Alors que l’intelligence artificielle bouscule les repères traditionnels de l’information, Vodacom Congo choisit de faire front commun avec la presse congolaise. En misant sur l’éthique et la vérification des faits, l’entreprise de télécommunications entend soutenir un journalisme responsable, capable de résister aux dérives de la désinformation dans un pays confronté à une guerre hybride où l’information est devenue un champ de bataille.
À l’occasion d’un déjeuner de presse organisé jeudi 8 mai dans la capitale congolaise, l’entreprise de télécommunications Vodacom Congo a réaffirmé son partenariat avec les médias nationaux, en proposant deux sessions thématiques axées sur les enjeux contemporains du journalisme : l’éthique professionnelle et la lutte contre la désinformation.
Placée dans le prolongement de la 32ᵉ Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée cette année en RDC sous le thème « Le journaliste congolais face au défi de l’intelligence artificielle : information et désinformation en temps de guerre d’agression rwandaise », l’initiative visait à consolider une collaboration stratégique avec les organes de presse.
« Nous avons souhaité faire le point sur notre partenariat avec les professionnels des médias et envisager ensemble les moyens de l’approfondir », a déclaré Patricia Katshabala, responsable des relations extérieures de Vodacom Congo. La représentante a également mis en avant les services phares de l’entreprise, tels que Vodacash, M-Pesa, ou encore les actions sociales portées par la Fondation Vodacom.
« Nous sommes satisfaits de la couverture médiatique, mais il reste des marges d’amélioration des deux côtés. Pour 2025, Vodacom vise à renforcer sa notoriété et à créer davantage d’opportunités pour les entrepreneurs, les femmes et les étudiants », a-t-elle ajouté.
Une presse responsable face aux mutations technologiques
La première session, consacrée à l’éthique journalistique, a été animée par Bruno Mbolison, vice-président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC). Celui-ci a rappelé les fondamentaux du métier, insistant sur la rigueur dans le traitement de l’information, la vérification systématique des faits et la confrontation des sources.
« Le journaliste ne travaille pas dans l’émotion. La sacralité des faits doit rester le socle de tout travail éditorial », a-t-il souligné, ajoutant que le CSAC régule les médias mais n’intervient pas directement auprès des journalistes, dont l’indépendance doit rester protégée.
Lutter contre la désinformation par la vérification
La seconde session a porté sur le fact-checking. Elle a été animée par Moïse Esapa, représentant du média congolais Balobaki Check, fondé en 2022 pour contrer les fausses informations. L’intervenant a mis en garde contre l’ampleur croissante des contenus manipulés, en particulier ceux générés par l’intelligence artificielle, et a appelé les journalistes à renforcer leurs outils de vérification, notamment sur les images et les vidéos.
« Le fact-checking est aujourd’hui un pilier de la démocratie, car il garantit la fiabilité de l’information dans l’espace public », a-t-il rappelé. Balobaki Check s’est donné pour mission de former les professionnels des médias à la vérification numérique, dans un contexte de polarisation politique et de conflit sécuritaire à l’Est du pays.
Par cette initiative, Vodacom Congo entend marquer son attachement à un environnement médiatique de qualité, tout en consolidant les passerelles entre secteur privé et journalistes dans un contexte congolais en pleine mutation numérique.
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