Embouteillages monstres, prix en hausse, circulation chaotique : Kinshasa suffoque. Pour faire face à cette double crise de mobilité et de vie chère, le gouvernement congolais a autorisé la circulation nocturne des camions, entre 22h et 5h, espérant ainsi relancer l’approvisionnement et faire baisser les prix. Un plan d’encadrement a été confié à la police de la ville. Le commissaire divisionnaire Israël Kantu, en charge du projet, a présenté un dispositif chiffré à 350 000 dollars, mobilisant 950 agents, des drones, motos, bus, talkies-walkies, grues, carburant, et ciblant deux axes majeurs de la capitale. Objectif affiché : améliorer la fluidité du trafic en 30 jours, avec une évaluation tous les 10 jours. Mais plusieurs semaines après le déblocage des fonds, aucun résultat tangible n’est visible. Le plan censé désengorger la ville est introuvable. Où est passé le plan ? Mieux : où est passé l’argent ? Pendant ce temps, les Kinois continuent de subir : routes bloquées, camions coincés, prix toujours en hausse. Le gouvernement, qui attendait des résultats rapides, exige désormais des explications. 350 000 dollars ont été investis. Les citoyens, eux, réclament des réponses.
Des camions coincés dans les artères de la ville, des bus de transport en commun paralysés, des motos et voitures embouteillées aux heures de pointe : Kinshasa étouffe. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé – du moins sur le papier. Le 3 juin dernier, le général Israël Kantu, commandant de la police de la ville, présentait un ambitieux plan de fluidification de la circulation, avec une promesse claire : améliorer significativement le trafic en 30 jours.
Pour cela, une enveloppe de 350 000 dollars a été débloquée. Objectif : encadrer la circulation des poids lourds autorisés à circuler désormais de nuit, entre 22h et 5h du matin. Le dispositif annoncé était impressionnant : 950 policiers à mobiliser, drones, motos, bus, grues, talkies-walkies, carburant… Deux axes majeurs de la capitale devaient servir de zones pilotes. Une évaluation devait être faite tous les dix jours.
Mais trois semaines plus tard, le flou est total
Aucun rapport n’a été publié, aucune amélioration tangible n’est visible sur les routes de Kinshasa. Les embouteillages continuent de paralyser la ville, les camions sont toujours à l’arrêt en pleine journée, les prix des denrées alimentaires ne cessent de grimper. Contactée par plusieurs médias, la police urbaine ne répond pas. Silence radio.
Du côté du gouvernement, l’impatience grandit. Car au-delà des chiffres, ce sont des vies quotidiennes qui sont impactées. Chaque jour perdu dans les embouteillages est un coût supplémentaire pour les transporteurs, les commerçants, les ménages.
Dans les marchés de Matete ou de Kintambo, les prix des produits vivriers importés explosent. La promesse d’un désengorgement du trafic devait faciliter l’approvisionnement et soulager la flambée des prix. Mais sur le terrain, rien ne bouge.
Où sont passés les 350 000 dollars ? Le plan annoncé a-t-il réellement été mis en œuvre ? Pourquoi n’existe-t-il aucun suivi visible ? Les questions s’accumulent. Le ministère de l’Intérieur ou même l’Inspection générale des finances seront-ils saisis ?
Et pendant ce temps, les Kinois attendent. Ils continuent de s’armer de patience dans les taxis englués, dans les marchés asphyxiés. Le désengorgement promis est devenu, pour l’instant, un embouteillage bureaucratique.
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