À Osaka, au cœur de l’Exposition universelle, la Première ministre congolaise Judith Suminwa Tuluka inscrit la République démocratique du Congo dans le cercle des nations qui veulent compter. Forum économique RDC–Japon, diplomatie des affaires, promotion du « Made in Congo », valorisation des talents et du patrimoine culturel : la Cheffe du gouvernement ne se contente pas de représenter, elle affirme une ambition. Celle d’un pays en mouvement, prêt à séduire les investisseurs, à forger des alliances stratégiques et à s’inventer un avenir plus grand que ses blessures. Mais avant d’atteindre Osaka, c’est à Tokyo que Judith Suminwa a imprimé la marque de sa méthode : visite minutieuse de l’ambassade, plaidoyer pour une diplomatie digne et efficace, et surtout, un échange sans fard avec la diaspora congolaise. À ceux qui doutent, elle a tendu la main ; à ceux qui espèrent, elle a tendu un horizon. Évoquant avec gravité la situation dans l’Est du pays, elle a aussi parlé d’éducation, de retour au pays, de responsabilité collective. Sa tournée n’est pas une simple visite officielle. Elle est un signal : la RDC ne vient plus quémander, elle propose. Elle ne subit plus l’ordre du monde, elle cherche à l’influencer. Avec en toile de fond une conviction assumée : pour exister sur la scène internationale, il faut d’abord croire en soi. À Osaka, Judith Suminwa en fera la démonstration.
En poursuivant sa tournée japonaise, la Première ministre congolaise Judith Suminwa Tuluka entend conjuguer diplomatie culturelle et ambition économique. Après des rencontres officielles à Tokyo, elle a posé ses valises jeudi 26 juin à Osaka, deuxième étape d’une visite stratégique marquée par le souci de redonner à la République démocratique du Congo (RDC) un rayonnement à la hauteur de son potentiel.
Avant son départ de la capitale japonaise, la cheffe du gouvernement s’est rendue à l’ambassade de la RDC, où elle a été accueillie par l’ambassadeur Lukumwena Nsenda. Elle y a inspecté les bureaux et échangé longuement avec le personnel diplomatique et local. « Il est essentiel que nos représentations reflètent la dignité et les ambitions de notre pays », a déclaré Judith Suminwa. Elle a promis des efforts accrus pour améliorer les conditions de travail et d’accueil au sein de la chancellerie congolaise à Tokyo.
Dialogue franc avec la diaspora congolaise
Autre moment fort de son séjour à Tokyo : la rencontre avec la diaspora. Étudiants, travailleurs, femmes, jeunes professionnels et représentants religieux étaient au rendez-vous. Parmi eux, le père Honoré Kabundi Mukengeshayi, prêtre en mission depuis 15 ans au Japon, s’est dit « profondément touché par l’écoute » de la Première ministre : « Elle nous a parlé du drame de l’Est, mais aussi de l’espoir. L’éducation, la paix, le retour de la dignité : son discours donne envie d’y croire. »
Judith Suminwa n’a pas manqué d’inviter ses compatriotes à envisager un retour au pays pour contribuer à son développement. Un appel reçu cinq sur cinq par Patrick Mukadi, représentant de la communauté congolaise au Japon : « Après dix ans d’expérience ici, je suis prêt à rentrer et investir en RDC. »
À Osaka, la RDC en vitrine économique et culturelle
À Osaka, c’est un tout autre chapitre qui s’ouvre : celui de la valorisation de la RDC comme terre d’opportunités. La Première ministre y prend part au Forum d’affaires RDC–Japon, rendez-vous crucial entre décideurs congolais et investisseurs nippons. Les secteurs ciblés sont nombreux : mines, agriculture, énergie, numérique, infrastructures – autant de piliers d’une relance économique que Kinshasa veut inclusive et durable.
Mais c’est aussi sur le terrain de la culture que Judith Suminwa entend faire rayonner son pays. En marge de l’Exposition universelle d’Osaka, où plus de 160 pays, régions et organisations internationales rivalisent d’ingéniosité, la RDC bénéficie d’une semaine de visibilité exceptionnelle – du 23 au 30 juin – consacrée au savoir-faire et à la richesse culturelle congolaise. Gastronomie, artisanat, textile, art contemporain : autant d’atouts que la RDC souhaite promouvoir sous la bannière du « Made in Congo ».
Un double pari : convaincre et séduire
En misant sur une diplomatie hybride, à la croisée de la culture et de l’investissement, Judith Suminwa parie sur l’image pour renforcer les alliances. Son déplacement au Japon, inédit à ce niveau de représentation depuis plusieurs années, s’inscrit dans la volonté de diversifier les partenariats et d’ouvrir de nouvelles routes vers l’Asie.
Avec Osaka comme vitrine, Kinshasa espère marquer des points : capter des financements, attirer des technologies, et surtout, montrer au monde une RDC qui ne se résume plus à ses crises, mais qui veut compter dans la marche de l’innovation mondiale.