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Kinshasa
9 juillet, 2025 - 13:48:38
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Constant Mutamba face aux juges de la Cour de cassation ce mercredi à Kinshasa

Constant Mutamba, ancien ministre de la Justice, comparaît ce mercredi 9 juillet 2025 devant la Cour de cassation à Kinshasa, dans le cadre d’un procès très attendu où il est accusé d’avoir détourné 19 millions de dollars initialement destinés à la construction d’une prison à Kisangani. L’audience publique, qui débute à 9h30, se tient sous haute surveillance dans une salle limitée à 150 personnes, avec retransmission télévisée en direct. Le Conseil supérieur de la magistrature appelle au calme et interdit tout attroupement autour du palais. Démissionnaire depuis le 18 juin, Mutamba clame son innocence et dénonce un complot politique. En toile de fond : un dossier complexe mêlant fonds humanitaires, société écran, et tensions politico-judiciaires. Pour la justice congolaise, c’est l’occasion de prouver son indépendance. Pour l’accusé, c’est un combat qu’il promet de livrer jusqu’au bout.

Le rideau se lève ce mercredi 9 juillet sur l’un des procès les plus scrutés de l’année en République démocratique du Congo. Constant Mutamba, ancien ministre de la Justice, comparaît dès 9h30 devant la Cour de cassation, accusé de détournement de deniers publics à hauteur de 19 millions de dollars. Un procès au croisement du droit, de la politique et de l’opinion publique, qui met à l’épreuve les promesses de moralisation de la vie publique.

Une salle sous haute surveillance

La grande salle d’audience ne pourra accueillir que 150 personnes. Au nom du principe de publicité de la justice, l’audience sera retransmise en direct à la télévision nationale, mais l’accès physique au palais est sévèrement encadré. « Procès public mais non particulier », a précisé le porte-parole du Conseil supérieur de la magistrature, appelant au calme et à la discipline. Toute manifestation aux abords de la Cour de cassation est formellement interdite. « Aucun trouble à l’ordre public ne sera toléré », a-t-il insisté, rappelant que toute tentative de perturbation pourrait être réprimée comme délit d’audience.

Un message directement adressé aux militants de la NOGEC, le parti fondé par Mutamba, qui avaient annoncé leur intention de l’escorter jusqu’au tribunal.
Pour les autorités judiciaires, pas question de transformer l’audience en tribune politique.

Une chute en trois actes

La démission du ministre, officialisée le 18 juin, fut l’épilogue prévisible d’une séquence politique accélérée. Trois jours plus tôt, l’Assemblée nationale avait autorisé les poursuites contre Constant Mutamba, ouvrant la voie à sa mise en accusation. En vertu de la Constitution congolaise, un membre du gouvernement mis en cause ne peut se maintenir en fonction. Reçu en tête-à-tête par le président Félix Tshisekedi le 17 juin, Mutamba avait obtenu ce que certains décrivent comme une « bénédiction silencieuse » pour son retrait.

Dans une lettre de quatre pages adressée « non sans regret » au chef de l’État, l’ex-garde des Sceaux dénonce un « complot politique visiblement conçu à Kigali et exécuté par certains de [ses] compatriotes ». Une sortie virulente, où il réfute toute malversation : « Je n’ai jamais pris aucun dollar à l’État », écrit-il, tout en promettant de « continuer le combat pour une justice juste et équitable ».

L’affaire Zion

Au cœur du dossier : un montant de 19 millions de dollars, censés financer la construction d’un établissement pénitentiaire à Kisangani. L’argent, issu d’un fonds d’aide aux victimes de guerre, aurait été transféré à une société dénommée Zion. Problème : selon les enquêteurs, le compte bancaire de cette société n’aurait été ouvert que la veille de la transaction. Pour les magistrats instructeurs, les indices de manipulation sont troublants.

Mutamba nie en bloc et évoque une opération montée de toutes pièces pour l’écarter du jeu politique. Mais pour les juges, l’heure est à l’examen des faits.
Ce mercredi, la Cour de cassation devra démêler le droit des arrière-pensées politiques. Le procès s’annonce tendu, passionné, et éminemment symbolique.

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