Le Congo se trouve une fois de plus au cœur d’une polémique diplomatique. Cette fois, c’est le député national de la majorité (USN) Steve Mbikayi qui prend la parole pour recadrer Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangères, après ses commentaires sur la condamnation à mort de l’ancien président Joseph Kabila et son appel à un dialogue national. Dans sa dernière tribune libre, Mbikayi refuse de laisser un acteur étranger s’immiscer dans les affaires internes du pays. “Ce n’est pas à Maxime Prévot d’en parler publiquement”, affirme-t-il, dénonçant une ingérence qui heurte la souveraineté congolaise. Avec des exemples tirés de la France et des analyses sur le rôle de l’opposition, il insiste : le Congo n’a pas besoin d’un “dialogue imposé”, mais de “stabilité et d’intégrité territoriale”. Cette tribune, directe et tranchante, illustre le ton ferme que le gouvernement congolais entend adopter face aux interventions extérieures.
Dans sa Tribune Libre 138, Steve Mbikayi ne mâche pas ses mots à l’égard du ministre belge Maxime Prévot. Intervenant sur les propos de ce dernier, qui appelait à un dialogue national pour “décrisper l’atmosphère vis-à-vis de l’opposition républicaine”, Mbikayi souligne que “ce n’est pas à Maxime Prévot d’en parler publiquement.”
Pour Steve Mbikayi, la distinction entre liberté d’expression et ingérence est claire : “Nous reconnaissons à tout citoyen, qu’il soit congolais ou étranger, le droit d’exprimer un point de vue sur l’actualité dans un cadre privé. Mais qu’un ministre d’un pays étranger se permette de critiquer publiquement la politique intérieure d’un État souverain, c’est franchir une ligne rouge.”
Mbikayi critique l’approche de Prévot en évoquant ce qu’il considère comme un réflexe d’ingérence hérité d’une tradition paternaliste. Il prend pour exemple la France, où “la classe politique peine à constituer un gouvernement depuis la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Trois gouvernements sont déjà tombés en moins d’un an.” Et de lancer : “Pourquoi Maxime ne demande-t-il pas à son voisin d’organiser un ‘dialogue inclusif inter-français’ pour résorber la crise ? Parce qu’il respecte la France. Et parce que la classe politique française se respecte.”
Il va plus loin, citant des cas de justice française : “N. Sarkozy, condamné par la justice, a crié au scandale. M. Le Pen, après sa condamnation, a parlé d’un acharnement. Pourtant, le ministre belge n’a pas osé commenter ces affaires. Pourquoi ? Parce qu’il respecte la justice française.”
Selon Mbikayi, le véritable problème n’est pas le dialogue, mais l’instrumentalisation de celui-ci par l’opposition : “Lorsqu’il appelle à un dialogue national, ce n’est pas lui qui parle. C’est l’opposition congolaise qui s’exprime à travers lui.” Il dénonce un “repêchage politique” : “La vérité est simple : ils ne réclament pas un dialogue pour créer l’harmonie, mais pour obtenir un repêchage. Après avoir boycotté les élections pour les uns et mordu la poussière pour les autres, ils cherchent à entrer dans les institutions par la fenêtre, en espérant se refaire une santé politique.”
Face à ces critiques, Mbikayi affirme clairement la priorité de son pays : “Le Congo n’a pas besoin de dialogue maintenant. Il a besoin de stabilité et de son intégrité territoriale.” Une position qui illustre la volonté du gouvernement congolais de protéger sa souveraineté et de maintenir le cap politique malgré les pressions extérieures.
En conclusion, Steve Mbikayi renvoie Maxime Prévot à ses propres responsabilités diplomatiques et rappelle que la RDC n’acceptera pas qu’un pays étranger se fasse le porte-voix de l’opposition : “Certes, un pays ami peut formuler des observations, mais l’élégance diplomatique veut que cela se fasse par des canaux discrets. Et encore faudrait-il que cette correction soit réciproque.”
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