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17 mai, 2025 - 16:49:00
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Motion de déchéance au CSAC : le front anti-Bosembe se fissure

Alors que la crise interne qui secoue le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) menaçait de plonger l’institution dans une paralysie prolongée, un retournement s’opère discrètement : deux des hauts conseillers frondeurs ont retiré leur soutien à la motion de déchéance visant le président Christian Bosembe : Oscar Kabamba Kasongo, vice-doyen d’âge et jusque-là rapporteur du CSAC et Alain Nkoy Nsasies, membre influent de l’assemblée plénière et ancien vice-président de cette institution pendant plus de dix ans. Ce revirement rétablit l’équilibre des forces au sein du collège décisionnel et donne un avantage stratégique au camp loyaliste. Pour Bruno Mbolison, vice-président du CSAC, cette inflexion ne doit pas ouvrir la voie au triomphalisme mais à un consensus salutaire. Défenseur rigide de la légalité procédurale, il plaide pour une désescalade concertée afin de ressouder les rangs autour de la mission essentielle de l’institution : garantir l’éthique et la pluralité dans l’espace médiatique congolais.

À Kinshasa, l’équilibre des forces s’inverse au sein du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication, où un conflit institutionnel oppose depuis plusieurs semaines une frange des hauts conseillers au bureau dirigé par Christian Bosembe. Après une tentative avortée de déchéance, des signes d’apaisement se font jour, laissant entrevoir une possible décrispation interne.

À mesure que les tensions internes s’effilochent, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) semble se rapprocher d’un retour à l’ordre. Deux des neuf hauts conseillers frondeurs, qui avaient appuyé une motion de déchéance contre le bureau, ont retiré leurs signatures du texte, réduisant le rapport de force et renforçant mécaniquement le camp loyaliste. Ce dernier peut désormais compter sur sept voix, contre autant dans le camp adverse – avec, en cas d’égalité, une voix prépondérante attribuée au président Christian Bosembe.

Cet infléchissement modifie sensiblement les équilibres au sein de l’organe chargé de la régulation des médias congolais, dont la crédibilité est mise à l’épreuve par cette crise institutionnelle. Accusé par une partie du collège des conseillers de violations des textes régissant le fonctionnement du CSAC, le président Bosembe était visé par une motion visant à le destituer. Mais la dynamique semble désormais se retourner. Le vice-président de l’institution, Bruno Mbolison, a confirmé ce retrait partiel des signatures des hauts conseillers Oscar Kabamba, vice-doyen d’âge et jusque-là rapporteur du CSAC et Alain Nkoy Nsasies, membre influent de l’assemblée plénière et ancien vice-président de cette institution pendant plus de dix ans. « L’heure n’est pas au triomphalisme, ni à la comptabilité des forces en présence, mais à la recherche du consensus », a-t-il déclaré dans un échange avec Infos27, insistant sur le caractère informel des négociations en cours.

Un climat délétère sur fond de méfiance

Depuis plusieurs semaines, l’ambiance au sein du CSAC est marquée par une méfiance persistante. Le 24 avril, une correspondance adressée au bureau par cinq hauts conseillers réclamait la convocation d’une plénière extraordinaire pour débattre des griefs formulés contre la direction actuelle. En réponse, Bruno Mbolison avait opposé une fin de non-recevoir, invoquant les limites de ses prérogatives telles que définies par la loi organique du 10 janvier 2011 ainsi que par le règlement intérieur.

« Je ne peux me substituer au président, ni outrepasser les procédures. Ce serait céder à un passage en force », avait-il alors déclaré, dans un courrier consulté par Infos27. Connu pour son attachement strict aux textes, Mbolison a jusqu’ici refusé toute initiative qui s’écarterait du cadre légal. Cette fermeté a valu à la direction du CSAC des critiques, mais semble désormais participer d’un rétablissement progressif du fonctionnement régulier de l’institution.

Vers une issue concertée ?

Alors que les tensions semblaient irréversibles, les lignes bougent. Selon plusieurs sources internes, des tractations se poursuivent en coulisses pour désamorcer définitivement la fronde et ramener à la raison les conseillers encore favorables à la motion de déchéance. La stratégie : favoriser un climat de dialogue, dans le respect mutuel des prérogatives, afin de permettre au CSAC de retrouver sa mission première – celle de garant du pluralisme des médias et de l’équité dans l’espace audiovisuel.

Pour le bureau du CSAC, le cap est désormais clair : il s’agit de « resserrer les rangs » et de recentrer l’attention du Conseil sur les défis majeurs de la régulation des contenus à l’heure de la prolifération des fausses informations, du numérique incontrôlé et de la précampagne politique.

Même si la crise n’est pas encore entièrement résolue, les signaux actuels laissent entrevoir une volonté de compromis partagée par une majorité des membres. Si cette dynamique se confirme, le CSAC pourrait sortir renforcé de cette épreuve, à condition que les enseignements de cette séquence soient pleinement intégrés pour éviter de futures impasses institutionnelles.

Infos27

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