86.38 F
Kinshasa
10 novembre, 2025 - 14:24:09
Image default
La uneÉditoFlash Infos

ÉDITORIAL — Promesse d’un renouveau souverain

En cette 65ᵉ célébration de l’indépendance de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi a voulu faire plus qu’un discours commémoratif. À la nation, il a parlé d’un tournant. D’un basculement. D’un moment où l’Histoire pourrait, enfin, rattraper les promesses de l’indépendance.

Car si le 30 juin 1960 incarne la conquête de la liberté, il n’a jamais véritablement mis fin à la dépendance, ni à la fragilité structurelle de l’État congolais. Et c’est à cet inachèvement-là que le président a voulu répondre, en appelant à une souveraineté « sans concession », adossée à la paix, à l’unité nationale et à la justice sociale. Son allocution, dense et solennelle, articule la mémoire des pères fondateurs et la réalité du présent – marquée par la signature récente, à Washington, d’un accord de paix avec le Rwanda. Un « tournant décisif », dit-il, pour sortir l’Est congolais de trois décennies de chaos.

Mais Tshisekedi va plus loin. L’indépendance, affirme-t-il, ne saurait se résumer à un souvenir glorieux : elle doit redevenir un idéal actif. Un moteur. Une responsabilité collective. D’où ses appels à l’unité nationale, à la discipline civique, à l’éveil patriotique. D’où aussi ses mises en garde fermes contre toute forme de prédation des ressources naturelles : « Les ressources de la République démocratique du Congo ne seront jamais bradées. »

Le président inscrit son action dans une triple ambition : la reconquête de l’intégrité territoriale, le repositionnement stratégique du pays sur la scène mondiale (notamment via un partenariat inédit avec les États-Unis dans le secteur minier), et l’instauration d’une gouvernance plus efficace et plus équitable. Il esquisse les contours d’un Congo plus fort, maître de ses richesses, partie prenante à la transition énergétique mondiale et résolu à s’imposer comme un acteur géopolitique crédible.

Mais ce cap, aussi ambitieux soit-il, reste semé d’embûches. La paix reste fragile, la pauvreté endémique, les injustices criantes. Les populations de l’Est attendent plus qu’un accord : elles attendent des actes. Et l’ensemble du pays espère une gouvernance qui tienne ses promesses.

En posant l’indépendance comme un projet à achever plutôt qu’un acquis à célébrer, Félix Tshisekedi renoue avec l’esprit fondateur du 30 juin. Reste à traduire cette vision en réalité, par des réformes, des résultats, et une exemplarité politique à la hauteur des espérances du peuple congolais.

Pitshou Mulumba

ça peut vous intéresser

Laisser un Commentaire

Infos27.CD utilise des cookies pour améliorer votre expérience utilisateur. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. Accepter En Savoir Plus