Le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, a annoncé l’application effective de la peine de mort contre les Kuluna. Cette déclaration intervient après le transfèrement, dimanche 5 janvier, de la troisième vague des condamnés à la prison d’Angenga, dans la province de la Mongala, sous la supervision des autorités judiciaires et policières.
La lutte contre la criminalité urbaine en République démocratique du Congo (RDC) franchit un nouveau cap. Dimanche 5 janvier, le ministre d’État en charge de la Justice, Constant Mutamba, a supervisé personnellement le transfèrement de plusieurs détenus considérés comme des membres influents des gangs de Kuluna. Ces derniers, condamnés à la peine capitale, ont été transférés de la prison militaire de Ndolo à l’aéroport international de Ndjili, avant d’être envoyés à la prison d’Angenga, située dans la province de la Mongala.
Le commissaire provincial de la police était également présent lors de cette opération, marquant une collaboration étroite entre les services judiciaires et les forces de l’ordre.
Une mesure pour dissuader la criminalité
Lors de cette opération, Constant Mutamba a été clair : « La peine de mort sera désormais appliquée contre les Kuluna. » Ce message se veut un avertissement pour les groupes criminels qui sèment la terreur dans les grandes villes, notamment à Kinshasa, où les actes de violence perpétrés par ces gangs continuent de faire des victimes.
Cette décision intervient dans un contexte où les autorités sont sous pression pour renforcer la sécurité et protéger les citoyens des agissements de ces bandes armées, souvent impliquées dans des actes de braquage, de vol avec violence, et parfois même de meurtre.
Le cas des condamnés d’Angenga
La prison d’Angenga, située dans une région reculée de la province de la Mongala, est connue pour abriter des détenus jugés particulièrement dangereux. En envoyant ces Kuluna loin de leurs fiefs habituels, les autorités espèrent réduire leur influence et couper les liens qu’ils pourraient entretenir avec leurs complices encore en liberté.
Il s’agit de la troisième vague de transferts opérée depuis le début de l’offensive judiciaire contre les Kuluna. Ce processus, selon le ministère de la Justice, s’inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la dissuasion et rétablir l’autorité de l’État.
Une controverse persistante
Si cette politique ferme est saluée par une partie de la population excédée par l’insécurité, elle soulève également des questions éthiques et juridiques. En effet, bien que la peine de mort soit inscrite dans la législation congolaise, son application effective reste controversée. Des organisations de défense des droits de l’homme rappellent que la RDC observe un moratoire de facto sur les exécutions depuis plusieurs années, et elles appellent à l’abolition pure et simple de cette peine. « La peine de mort n’est pas une solution durable pour combattre la criminalité. Il faut privilégier des politiques de réhabilitation et de prévention, » estime un membre de la société civile.
En dépit des débats, le gouvernement semble déterminé à envoyer un signal fort. Cette initiative s’inscrit dans une volonté de restaurer l’ordre public et de répondre aux attentes des citoyens, souvent critiques face à ce qu’ils perçoivent comme un laxisme des autorités face à la montée de l’insécurité.
Alors que cette annonce continue de susciter des réactions diverses, la question demeure : l’application de la peine capitale permettra-t-elle de freiner durablement les agissements des Kuluna ou ne fera-t-elle qu’attiser les controverses sur le système judiciaire congolais ?
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