Sous pression internationale, Kigali s’accroche à une rhétorique sécuritaire de plus en plus contestée, tandis que Washington entend faire du retrait des troupes rwandaises de l’est congolais la condition sine qua non d’un accord de paix. Selon un projet diplomatique américain obtenu par Reuters et authentifié par plusieurs sources onusiennes, notamment au sein du Département des opérations de paix (DPO), la présence militaire du Rwanda en République démocratique du Congo (RDC) constitue désormais un « obstacle majeur à la stabilité régionale ». Ce point de vue est partagé par le Groupe d’experts des Nations unies sur la RDC, dont les rapports accablants accusent Kigali de soutien actif aux rebelles du M23. Dans ce contexte, l’initiative portée par l’administration Trump, avec l’appui discret de l’Union européenne et des États du Golfe, vise à imposer un désengagement militaire assorti de mécanismes internationaux de vérification. En dépit des objections rwandaises, cette approche marque un tournant : elle répond aux revendications de Kinshasa tout en esquissant les contours d’une désescalade structurelle dans une région minière névralgique pour les chaînes d’approvisionnement mondiales.
Sous la présidence de Donald Trump, l’administration américaine tente d’imposer une paix dans l’est de la RDC en conditionnant tout accord au retrait complet des troupes rwandaises du territoire congolais. Un projet d’accord, confirmé par plusieurs sources diplomatiques et révélé par Reuters, exige explicitement que Kigali évacue « toutes ses troupes, armes et équipements » avant toute signature formelle. Ce point constitue le cœur du document, nettement plus exigeant que la déclaration de principes de Washington en avril, qui se contentait d’un appel vague au respect mutuel de la souveraineté.
Cette fermeté américaine vise à freiner la mainmise de Kigali sur une région d’une richesse minière extraordinaire – or, cobalt, cuivre, tantale, lithium –, où les intérêts rwandais ne peuvent être dissociés d’une course effrénée au contrôle des ressources. L’« urgence » mise en avant par Washington, visant un accord en seulement deux mois, masque mal la complexité historique et les enjeux géopolitiques, ainsi que la résistance manifeste du Rwanda à tout désengagement réel.
Kigali, pris la main dans le sac par Kinshasa et plusieurs rapports onusiens pour son soutien direct au M23, persiste dans le déni et la désinformation, prétendant que ses forces ne sont présentes que pour contrer la menace des FDLR – une milice hutu largement démembrée et marginale selon les experts. Ce prétexte est désormais indéfendable, tant le rôle du Rwanda dans l’instabilité régionale est documenté et s’inscrit dans une stratégie bien plus large de domination territoriale et économique.
Face à la pression américaine, le Rwanda campe sur ses positions, tentant de gagner du temps par des manœuvres dilatoires, comme l’envoi d’un groupe d’experts à Washington pour de vagues discussions. Cette posture de surenchère et de mauvaise foi s’accompagne d’une volonté manifeste d’imposer au Congo une normalisation du M23 en acteur politique légitime, en contradiction flagrante avec la fermeté congolaise qui refuse toute reconnaissance de ce groupe terroriste inféodé à Kigali.
Parallèlement, les médiations qatarie et africaine peinent à sortir d’une impasse, faute de pouvoir réellement contraindre le Rwanda à renoncer à ses ambitions expansionnistes et à ses réseaux d’exploitation des richesses congolaises.
Loin d’être un simple acteur défensif contre des menaces supposées, Kigali se présente comme un agresseur obstiné, cherchant à pérenniser un statu quo délétère qui nourrit la violence et l’appauvrissement des populations locales.
En définitive, la diplomatie rwandaise se révèle incapable de se départir de son double jeu : d’un côté, elle feint de s’engager dans le processus de paix, de l’autre, elle maintient une présence militaire illégale et continue de soutenir des rebelles armés. Tant que Kigali ne reconnaîtra pas son rôle agressif et n’acceptera pas un retrait immédiat, la stabilité de l’est congolais restera un mirage, et les promesses d’investissement resteront l’arrière-plan cynique d’une guerre économique impitoyable.
Infos27

